Vous avez peur de l’inconnu ? Vous êtes timide et réservé ? Vous préférez qu’on vous aborde plutôt que d’entamer la conversation ? Commencez par un sujet universel, un sujet neutre, le préféré des Français : parlez météo ! Vous deviendrez le numéro 1 de la conversation grand public.
Râlons, mais râlons tous ensemble !
Pessimistes, grévistes, râleurs, ce n’est pas une légende, les Français sont les plus critiques d’Europe mais comment le vérifier ?
Notamment dans les enquêtes internes en entreprise : sondage à l’appui dans cette enquête réalisée par Willis Towers Watson en mars 2016, un cabinet de conseil qui a publié les résultats d’une grande enquête intitulée« Les Français au travail : évolution ou révolution ? ». Nous arrivons en Europe en 17 ème position côté bonheur, nous sommes donc des champions côté réclamation ! Nos grèves répétées qui ne recueillent pas toujours l’écho attendu en France, sont devenues légendaires à l’étranger : la France est le pays des grèves et des contestataires. Parmi les sujets de discorde récurrents, la météo n’échappe pas à notre mauvaise humeur, on peut même dire qu’elle la sublime.
Et la météo dans tout çà ?
Le point positif, c’est que le sujet intéresse tout le monde. Et pour râler, la météo, les tempêtes et les gros nuages qui passent sont incontestablement là pour nous permettre d’en rajouter encore un peu car ils participent à notre abattement : nous fustigeons le mauvais temps, semble-t-il pour évacuer la pression quotidienne.
La météo est le grand défouloir des Français, mais plus largement des sociétés occidentales : il semble établi qu’on est tous mieux quand il fait beau. Avec le soleil on sort, on nage, on bronze. Avec la pluie, on rentre, on dort, on s’ennuie…un peu caricatural certes, mais la météo n’est-elle pas un sujet superficiel ?
Martine de la Soudière, ethnologue et sociologue explique : « Les Français ont toujours parlé du temps mais sur un autre ton. Il y a 50 ans, fatalistes, on se contentait de constater la pluie ou le soleil et les sujets s’arrêtaient là, éventuellement assortis d’un dicton sur le saint du jour ».
Illustration au XIXème siècle, Charles Beaudelaire dans Les Fleurs du Mal commençait son Coucher du Soleil Romantique par ces 2 vers ponctués d’un point d’exclamation :
Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève, comme une explosion nous lançant son bonjour !
CdG