Comme tous les êtres humains, j’ai connu des moments d’anxiété. Par exemple lorsque l’un de mes enfants devait m’avertir qu’il était bien arrivé… et que son message tardait. Le cerveau s’emballait alors tout seul : « Il lui est arrivé quelque chose », « il a eu un accident », « pourquoi ne répond-il pas ? ». Cette mécanique envahissante, je l’ai vécue. Et comme beaucoup, j’ai aussi traversé des périodes de transition et de doute, où l’anxiété s’installe en arrière-plan, persistante et bruyante.
Oui, j’ai moi aussi connu ces émotions qui débordent, qui oppressent, qui fatiguent. Et j’ai dû apprendre à les apaiser. C’est pour cela que j’ai de l’empathie pour les personnes qui en souffrent même lorsque, en apparence, leur vie “va bien”. Et c’est aussi pour cela qu’aujourd’hui j’accompagne celles et ceux qui traversent ces états, dans un travail qui va à leur rythme et en profondeur.
Quand l’anxiété prend trop de place
L’anxiété fait partie de la vie. Jusqu’à un certain point, elle nous aide à anticiper, à rester attentifs, vigilants. Mais lorsqu’elle devient persistante, elle finit par bouleverser :
- le sommeil,
- la concentration,
- les décisions du quotidien,
- l’énergie,
- la relation à soi,
- et parfois même la santé globale.
Elle peut être diffuse, une tension continue en arrière-plan ou plus franche : palpitations, oppression, ruminations, crises d’angoisse. Dans certains cas, elle peut évoluer vers un trouble anxieux généralisé ou un état anxiodépressif. Dans ces situations, un accompagnement thérapeutique est indiqué.
Pourquoi l’hypnose ericksonienne aide réellement en cas d’anxiété ?
Parce qu’elle agit sur plusieurs plans à la fois. L’anxiété n’est pas seulement un excès de pensées.
C’est un ensemble de réactions nerveuses, émotionnelles et corporelles qui s’auto-alimentent.
L’hypnose ericksonienne permet :
- de relâcher les tensions physiques,
- de calmer l’activité mentale,
- de diminuer la réactivité émotionnelle,
- de restaurer un sentiment de sécurité intérieure,
- et, progressivement, d’adopter un fonctionnement plus apaisé et plus souple.
C’est une approche douce, respectueuse, centrée sur la personne et sur ses ressources profondes.
Mais qu’est-ce que l’hypnose ericksonienne ?
L’hypnose ericksonienne s’inspire des travaux du psychiatre Milton Erickson (1901-1980), sans chercher à en faire un dogme. Erickson lui-même insistait : « Surtout ne cherchez pas à m’imiter ». Son approche invitait à l’observation, à l’adaptation et à la créativité. Quelques principes essentiels :
- L’hypnose repose sur une relation de coopération.
- Le thérapeute n’impose rien ; il accompagne.
- Chaque personne possède des ressources inconscientes pouvant être mobilisées pour
évoluer. - L’état hypnotique permet de rendre ces ressources plus accessibles.
L’hypnose ericksonienne n’est donc pas un état de “perte de contrôle”, ni une déconnexion de
la réalité. C’est un état d’attention modifiée, naturel, où le mental se calme et où la personne accède plus facilement à ses ressources inconscientes, celles qui apaisent, clarifient et rééquilibrent ce qui a besoin de l’être.
Comment l’hypnose agit-elle sur l’anxiété ?
Très concrètement, plusieurs processus se mettent en place :
- 1. L’apaisement des réactions d’alerte
L’anxiété active les circuits du “danger”, parfois sans motif réel.
L’hypnose aide le système nerveux à sortir progressivement de cet état d’urgence. - 2. La diminution de l’hypervigilance
L’esprit anxieux scrute en permanence ce qui pourrait mal se passer.
Sous hypnose, cette surveillance se relâche, laissant de la place au calme. - 3. L’accès aux ressources inconscientes
L’état hypnotique facilite l’émergence de repères, de sensations ou d’images qu’il est difficile
d’atteindre en état de stress. - 4. L’assouplissement des schémas anxieux
L’hypnose modifie la manière dont le cerveau interprète certains signaux :
ils ne sont plus traités comme des menaces immédiates, mais comme des informations
modulables.
Une séance, c’est d’abord une rencontre
Nous commençons par un échange, pour comprendre ce que vous vivez : vos sensations, vos réactions, ce qui déborde, ce qui fatigue. Puis la séance se construit autour de vos besoins du moment, sans rien forcer. L’objectif n’est pas d’effacer l’anxiété d’un claquement de doigts, mais de vous aider à retrouver de l’espace, du calme, de la clarté puis, progressivement, un fonctionnement intérieur plus apaisé.
Une démarche qui s’inscrit dans le réel
L’hypnose ne se substitue pas à un suivi psychothérapeutique ou psychiatrique lorsque celui-ci est recommandé. Mais, dans tous les cas, elle constitue un soutien précieux lorsque l’anxiété déborde, lorsque le corps s’emballe et que la parole seule ne suffit plus à apaiser. Apaiser l’anxiété, ce n’est pas supprimer une émotion : c’est apprendre à sortir du débordement, à respirer différemment, à retrouver confiance en ses repères internes. L’hypnose ericksonienne accompagne en profondeur ce retour vers un soi apaisé, avec une ferme délicatesse et une juste présence.
Article écrit par Edgar Smadja – Hypnothérapeute à Paris 9