Le 26 avril dernier, Resalib a proposé un webinaire essentiel animé par Pascal et Alexandra Atalaz, présidente du Syndicat des Professionnels de la Naturopathie (SPN) et directrice du centre de formation ADNR Formations. L’objectif de cette rencontre était clair : rappeler aux professionnels du bien-être l’importance de respecter leur cadre d’exercice pour sécuriser leur pratique et protéger leurs clients. Retour complet sur une présentation riche en conseils concrets, mêlant vision stratégique et précisions juridiques.
Une profession réglementée, mais souvent mal comprise
Contrairement aux idées reçues, les praticiens du bien-être ne sont pas « hors cadre ». Alexandra Atalaz l’a rappelé avec fermeté : ces professionnels exercent dans un cadre légal précis, même s’ils ne dépendent pas du ministère de la Santé. Ils relèvent du code du commerce et sont reconnus comme travailleurs indépendants auprès de l’URSSAF. Cela implique des obligations claires : cotisations sociales, paiement des impôts, affiliation au bon fonds de formation, et respect de règles éthiques fondamentales.
Le principal écueil pour ces professionnels reste la confusion avec les métiers de santé. En consultation, sur leur site internet, ou sur leurs supports de communication, il est indispensable qu’ils précisent qu’ils accueillent des clients et non des patients, et qu’ils n’établissent aucun diagnostic médical. Leur rôle est d’accompagner vers un mieux-être global, sans jamais empiéter sur les missions réservées aux médecins, psychologues cliniciens ou paramédicaux.
Le secteur du bien-être en forte croissance
La dynamique du secteur est encourageante. Aujourd’hui, plus de 50 % des Français ont déjà consulté un professionnel du bien-être, contre seulement 30 % il y a dix ans. Cette progression rapide s’explique notamment par la crise sanitaire, qui a sensibilisé la population à l’importance de la santé mentale, émotionnelle et physique.
Cependant, cette croissance ne doit pas masquer certaines réalités. Le nombre de praticiens augmente également, et nombreux sont ceux qui exercent en activité mixte : certains cumulent plusieurs pratiques (par exemple, sophrologie et réflexologie) ou conservent une activité salariée à côté de leur activité libérale. Cette diversité de profils est une force, à condition que chacun sache affirmer clairement son identité professionnelle et son positionnement auprès de sa clientèle.
Le respect du cadre : une condition indispensable
L’un des points centraux abordés par Alexandra est la posture professionnelle. Le praticien doit établir un cadre ferme dès le premier contact, en posant ses limites et en expliquant clairement ce qu’il peut proposer. Il doit également être capable de dire non, notamment s’il ne se sent pas compétent pour accompagner certaines problématiques spécifiques, sans craindre de perdre en crédibilité.
Lors de la consultation, la rigueur reste primordiale. Il est interdit d’interpréter des examens médicaux, d’émettre des diagnostics ou de conseiller l’arrêt de traitements prescrits. En cas de doute, il est impératif d’orienter le client vers un professionnel de santé. Alexandra rappelle que c’est la clarté du discours, à l’oral comme à l’écrit, qui protège le praticien d’éventuelles poursuites pour exercice illégal de la médecine.
La posture passe aussi par la rédaction de documents adéquats : fiche de première consultation, contrats de prestations, consentement éclairé signé en début de parcours. Ces documents formalisent l’accord entre praticien et client, sécurisent la pratique, et rassurent également les partenaires du secteur médical.
Assurer la transparence et renforcer la confiance
La transparence est au cœur de la relation client. Un praticien doit toujours préciser son parcours de formation, mentionner les écoles fréquentées et indiquer s’il est autodidacte. La mention abusive de diplômes ou de titres non conformes (tels que nutritionniste ou psychothérapeute) expose à des sanctions pénales. De la même manière, il est recommandé d’afficher son adhésion à une organisation professionnelle ou à un syndicat représentatif.
Au-delà de l’affichage, la posture doit se traduire dans la communication quotidienne : adopter un langage respectueux du cadre légal, ne pas promettre de guérison, et toujours insister sur l’approche complémentaire et non substitutive aux soins médicaux. Cette rigueur permet non seulement d’éviter des conflits potentiels avec les autorités de santé, mais aussi de construire une image de sérieux et de professionnalisme auprès des clients et des autres acteurs du secteur.
Se prémunir contre les dérives
Alexandra Atalaz a également attiré l’attention sur la vigilance nécessaire face aux dérives sectaires. Un praticien éthique ne doit jamais isoler un client de son entourage, ni s’ériger en figure d’autorité absolue. Son rôle est d’accompagner avec bienveillance, de favoriser l’autonomie du client, et de toujours encourager la poursuite des soins médicaux si ceux-ci sont en cours.
La lutte contre les dérives passe aussi par une veille constante sur sa pratique personnelle. Se former régulièrement, échanger avec ses pairs, participer à des événements professionnels sont autant de moyens d’éviter l’isolement qui peut mener à des comportements problématiques.
La formation continue : pilier de la sécurité et du développement
Un autre message fort du webinaire est l’importance de se former en permanence. La profession évolue vite, portée par de nouvelles recherches scientifiques sur les interventions non médicamenteuses. Pour rester crédible et compétent, il est crucial de suivre des formations continues, qu’elles soient techniques, scientifiques, ou centrées sur la communication et le développement professionnel.
Des dispositifs de financement existent, notamment via le FIF PL, ce qui rend la formation accessible à de nombreux praticiens. L’investissement en formation est aussi un argument de poids pour rassurer les clients et se démarquer dans un marché en croissance.
Ensemble vers plus de reconnaissance
Enfin, Alexandra Atalaz a insisté sur la nécessité pour les praticiens de s’unir et de soutenir les organisations professionnelles. C’est grâce au travail collectif que la visibilité, la reconnaissance et la protection du métier progressent.
Rejoindre une organisation professionnelle, afficher son éthique, collaborer avec d’autres praticiens du bien-être comme avec les professionnels de santé, sont autant d’actions essentielles pour asseoir durablement la légitimité de ces métiers dans l’écosystème de la santé globale.
Le webinaire s’est conclu sur une invitation à continuer d’évoluer avec éthique, transparence et rigueur, pour faire du secteur du bien-être une véritable référence de qualité, capable de rassurer les usagers comme les institutions.
Pour revivre ce beau moment d’échange, voici le replay du webinaire :
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À très bientôt pour un nouveau webinaire inspirant !