Le 7 novembre, le Club des Praticiens Resalib a accueilli le Dr David O’Hare pour un webinaire consacré à la cohérence cardiaque. Médecin depuis plus de quarante ans, formateur depuis vingt-cinq ans et auteur de la méthode 365, il a partagé une vision claire et concrète de cette pratique qu’il invite à considérer comme un outil à part entière, au service de l’accompagnement et de la santé globale.
La cohérence cardiaque, un outil pas une spécialité
Premier point posé d’emblée : la cohérence cardiaque n’est pas une discipline médicale ni une spécialité à part. Elle fonctionne comme un tournevis dans la boîte à outils d’un praticien. On ne « devient » pas spécialiste de cohérence cardiaque, on s’en sert pour enrichir ce que l’on fait déjà, que l’on soit sophrologue, hypnothérapeute, coach, éducateur, thérapeute manuel ou professionnel de la relation d’aide. L’expression la plus juste est d’ailleurs cohérence cardiorespiratoire, car tout part de la respiration et de son dialogue avec la variabilité de la fréquence cardiaque.
1. Comprendre avant tout : la base physiologique
La cohérence cardiaque se comprend mieux par sa physiologie que par une définition théorique. Sur le plan scientifique, il s’agit d’un état rythmique particulier de la variabilité cardiaque autour d’une fréquence de résonance. Sur le plan pratique, ce qui compte, c’est de savoir expliquer simplement pourquoi on inspire plutôt par le nez, pourquoi on égalise les temps inspiratoire et expiratoire, et ce que cela produit sur le système nerveux autonome.
Comprendre ces mécanismes permet de répondre aux questions des clients ou patients et de lever les croyances réductrices du type « la bille qui monte et qui descend ». Cette culture physiologique est accessible à tous et ne demande aucun prérequis : elle se construit pas à pas, au service d’une pédagogie claire.
2. Expérimenter pour dépasser les mots : la respiration synchrone
Avant d’enseigner, il faut faire vivre l’expérience. L’entrée la plus simple est la respiration partagée au début d’une séance. Pendant une minute et demie environ, le praticien guide dix cycles, en égalisant inspiration et expiration. Sans compter, il suffit de faire monter et descendre la main pour donner le tempo et inviter la personne à respirer « au même rythme ». En quelques cycles, le système nerveux autonome se recentre vers un état neutre, ni excitation ni relâchement excessif.
Cet ancrage émotionnel sécurise le cadre, protège le praticien, apaise la personne accompagnée et crée une alliance de qualité. Avec un logiciel de biofeedback ou un oxymètre connecté, on peut montrer à l’écran, en temps réel, comment la courbe de fréquence cardiaque se transforme dès que les temps inspiratoires/expiratoires s’égalisent. Mais ce matériel n’est pas obligatoire : l’expérience sans écran est déjà très parlante.
3. Transmettre une routine simple et efficace : la méthode 365
La cohérence cardiaque agit vraiment lorsqu’elle devient un rituel personnel. La méthode 365 en donne le canevas mnémonique : trois fois par jour, six respirations par minute, pendant cinq minutes. Concrètement, cela revient à inspirer cinq secondes, expirer cinq secondes, et à maintenir ce rythme environ cinq minutes. Les effets d’une séance durent quelques heures ; la régularité installe des bénéfices durables sur le stress, le sommeil, l’équilibre émotionnel, la régulation autonome. Le rôle du praticien est d’expliquer simplement, de faire pratiquer en séance, puis d’outiller la personne pour la maison, en ajustant si besoin la durée et le rythme selon ses capacités.
4. Accompagner et enrichir sa pratique
Intégrer la cohérence cardiaque avant une posture de yoga, une induction d’hypnose, un exercice de pleine conscience ou un travail corporel facilite tout le reste : on démarre « au neutre », physiologiquement et émotionnellement, ce qui augmente la disponibilité et la qualité de la séance.
On peut bâtir de véritables plans d’accompagnement en combinant exercices respiratoires, visualisations, mantras, supports olfactifs ou musicaux. Lorsqu’un logiciel est disponible, il permet de tester et d’individualiser les « renforçateurs » qui optimisent la qualité de l’état de cohérence chez la personne, puis de valider ce qui marche pour elle.
5. Mesurer et évaluer : la variabilité cardiaque comme repère
La variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) donne un regard objectif sur l’équilibre dynamique entre les branches sympathique et parasympathique du système nerveux autonome. Son amplitude s’apprécie facilement avec des capteurs simples et des enregistrements courts. Sans transformer la séance en acte médical, cette mesure offre un baromètre non spécifique de l’état de ressources et de l’évolution au fil des semaines, permettant de vérifier que ce qui est proposé en séance et à domicile est réellement favorable pour la personne.
Pour revivre ce beau moment d’échange, voici le replay du webinaire :
Outils et formations
La pratique peut se suffire à elle-même, sans matériel. Les logiciels de biofeedback et les capteurs de pouls ou d’oxymétrie ajoutent une dimension pédagogique utile pour montrer et personnaliser. Pour aller plus loin, le Dr O’Hare et son organisme proposent des parcours de formation détaillant la physiologie, la pédagogie et les protocoles d’accompagnement.
La cohérence cardiaque n’est ni un effet de mode ni une fin en soi. C’est un levier simple, robuste et transmissible pour recentrer le système nerveux autonome, renforcer la sécurité émotionnelle en séance, et donner à chacun une routine antistress efficace à domicile.
Comprendre les mécanismes, faire vivre l’expérience de la respiration synchrone, transmettre une routine réaliste, accompagner l’intégration dans la pratique et, quand c’est possible, mesurer les effets : ce quintet forme une démarche complète et professionnelle.
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À très bientôt pour un nouveau webinaire inspirant !